Guil’Art : au Guilvinec dans le Finistère, des centaines de poissons volants ont été mis en place dans les rues. Colorés et surprenants, ces poissons suspendus flottant au vent s’inscrivent dans la catégorie de l’art immersif. Derrière cette œuvre se cache un projet commun, celui de Georges Desponds et Hervé Perdriel. Entrons dans le détail de cette installation, entre passion et coïncidence.
Un projet né de 2 passionnés de la Bretagne
Du 18 mai au 30 septembre, vous pourrez déambuler dans les rues de Guilvinec en admirant au-dessus de vos têtes pas moins de 500 poissons multicolores. Plus précisément, les poissons sont accrochés de la galerie Guil’Art jusque Haliotika, La cité de la pêche, 2 lieux qui ne sont pas anecdotiques.
En effet, le projet des poissons volants remonte à une belle rencontre. Georges Desponds est un passionné d’art et de la Bretagne ! Récemment installé au Guilvinec, il y bâtit sa propre galerie d’art en septembre dernier : Guil’Art. Le but est de présenter le travail de créateurs de Bretagne et d’ailleurs et notamment celui d’Hervé Perdriel. Breton d’origine, cet artiste parisien a rencontré Georges il y a une dizaine d’années lors d’une exposition. Toujours en contact, Hervé a visité la galerie et a été très touché :
J’ai eu envie d’inventer, de proposer, de créer un projet intéressant et qui soit en relation avec le lieu.
Hervé Perdriel
–Artiste
L’idée évidente : travailler sur le thème du poisson.
Une inspiration japonaise personnalisée BZH
Les poissons de Guilvinec vous feront peut-être penser aux koinoboris japonais. Ces manches à air en forme de poisson, signifiant “banderoles de carpe”, ont effectivement inspiré l’artiste. L’avantage ? Contrairement à un drapeau, le koinobori est aussi bien visible et joli avec ou sans vent car il est suspendu verticalement.
L’objectif a ensuite été de trouver un producteur capable de produire cet objet et qui accepte la personnalisation, notamment aux couleurs du Gwenn Ha Du mais aussi à l’image de la ville de Guilvinec. Une vingtaine de modèles a été réalisée pour 2 tailles de poissons, 1m et 50cm. Afin de résister aux conditions climatiques, le choix du matériau s’est porté sur le nylon, résistant et imperméable.
L’art immersif : faire une œuvre au centre de laquelle se trouve le spectateur
Comme nous l’explique Hervé Perdriel, un des problèmes des artistes est le manque de visibilité de leurs œuvres. Les gens passent à côté de la galerie mais ne rentrent pas à l’intérieur, plutôt frustrant. L’idée était alors d’imaginer “un projet qui puisse dépasser les murs de la galerie” et que le public tombe nez à nez avec celui-ci. Habituellement créateur digital travaillant uniquement en 2D, l’opportunité était double, faire des objets en volume et en extérieur.
Ainsi, l’art immersif propose une véritable expérience ! Que l’on prenne le temps d’observer ou que l’on marche et regarde rapidement, que l’on commence par telle ou telle rue, qu’il y est ou non du vent… L’œuvre peut être appréhendée de mille et une façons, et c’est tout l’intérêt. Par ce sentiment de surprise et véritablement entourés par l’installation, les poissons volants sont une œuvre dont on aura davantage tendance à se souvenir.
La fête du Pesked qui tombe à pic
Tout porte à croire que le projet des poissons volants s’inscrit dans le cadre de la Fête du Pesked, aka la fête du poisson. Une des nombreuses fêtes des fruits de mer et des poissons organisées en Bretagne. Se tenant en mai au Guilvinec, cette journée rythmée de visites, d’ateliers, d’animations et même de concours de décorticage de langoustines n’a pourtant pas de réel lien avec l’installation. C’est en soumettant au Maire leur projet que Georges et Hervé ont appris la nouvelle, une fête du poisson allait être annoncée.
Ça a été une vraie surprise, une magnifique coïncidence
Hervé Perdriel
–Artiste
Finalement, la fête et l’installation se complètent et se valorisent l’une et l’autre.
Comment venir au Guilvinec ?
Guilvinec, souvent appelée Le Guilvinec est une petite ville finistérienne d’un peu moins de 3000 habitants. Si vous la connaissez, c’est sûrement que vous êtes du coin. Ou peut-être que vous en avez entendu parler car c’est le premier port de pêche artisanale de France.
Guilvinec se situe à une trentaine de minutes en voiture de Quimper. Si vous souhaitez venir admirer les poissons volants, en termes de temps de trajet en voiture, voici quelques indications :
- Brest-Guilvinec : 1h25
- Rennes-Guilvinec : 2h40
- St-Brieuc-Guilvinec : 2h1
- Vannes-Guilvinec : 1h45
Pour ceux qui souhaiteraient venir en train, la gare la plus proche est à Quimper. La solution la plus simple et directe pour rejoindre ensuite Guilvinec est le covoiturage, pour à peine 2€.
Aller se balader et flâner au travers des poissons colorés peut alors être une super idée de sortie à la journée pour ceux qui habitent aux alentours. Pour ceux qui viennent de plus loin, passer par Guilvinec peut être l’escale d’un road trip au sein du département ou de la région ou bien une excursion lors de vacances dans le coin.
Alors décidé à aller faire un tour au Guilvinec pendant l’été ? Pour les plus intéressés et séduits par les koinoboris bretons, sachez qu’une partie sera vendue, à la fois à la galerie mais aussi à Haliotika. De quoi garder une partie de l’œuvre avec soi ! Et puis, une fois sur place, vous n’êtes pas très loin du joli phare d’Eckmühl.