Connaissez-vous l’histoire du Coco de Paimpol ?

Food Connaissez-vous l’histoire du Coco de Paimpol ? crédit photo - © Flickr - FotoosVanRobin

Après vous avoir parléde l’oignon de Roscoff, il est temps de se rendre un peu plus à l’est dans les Côtes-d’Armor pour découvrir le fameux Coco de Paimpol. S’il n’est peut-être pas magique, c’est en tout cas un haricot dont on peut prendre de la graine ! Dans cet article, immersion dans l’histoire du Coco paimpolais.

Quelle est l’histoire du Coco de Paimpol ?

Un haricot ramené d’Amérique du Sud

L’histoire de nos Cocos de Paimpol commence en Amérique du Sud, en Argentine semblerait-il. Le haricot est déjà cultivé en Bretagne depuis le 18e siècle, mais c’est au début du 20e, en 1928, qu’un militaire de la Marine Nationale rapporta d’Argentine des graines et les sema sur ses terres, à Paimpol. Le produit se destinait tout d’abord à la consommation familiale, puis a commencé à être produit en plus grande quantité et vendu, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale.

Depuis toujours, le haricot est récolté à la main, de juillet à octobre, avec un pic en août-septembre. Les ramasseurs sont souvent des saisonniers, et ils portent un drôle de nom : les “plumeurs”. En effet, le geste effectué pour arracher les gousses des pieds de haricot ressemble à celui du plumage d’une poule. Chaque année, entre 5000 et 7000 tonnes de Cocos de Paimpol sont produites !

Coco de Paimpol : un haricot, deux labels

Les Cocos de Paimpol sont le premier légume frais à obtenir une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) en 1998. Ils obtiennent ensuite une Appellation d’Origine Protégée (AOP) un an plus tard. Cette double reconnaissance officielle délimite un territoire précis de culture, entre Paimpol à Tréguier et Lannion, couvrant 1400 hectares de terres. C’est un périmètre situé au sein de la Ceinture Dorée, une zone reconnue pour sa richesse maraîchère. Les labels AOC et AOP imposent un cahier des charges et donc un savoir-faire rigoureux, garants de la qualité du produit.

Ces labels renforcent également l’authenticité du Coco de Paimpol, tout en lui conférant notoriété et intérêt. Le Coco de Paimpol plaît beaucoup dans le Sud-Ouest, région du célèbre cassoulet, où les cuisiniers se sont emparés du haricot pour sublimer leurs recettes.

Un haricot qui rassemble : la Confrérie du Coco de Paimpol

Si le Coco paimpolais est une spécialité régionale, c’est aussi une fierté du patrimoine qui rassemble. La Confrérie du Coco de Paimpol a été créée en 2000. Elle comporte des confrères, qui portent un habit spécial aux couleurs violet et jaune, à l’image des Cocos à maturité. La confrérie est dirigée par celui qui est appelé le Grand Maître. Elle veille à la promotion et à la préservation de ce haricot breton. La Confrérie du Coco de Paimpol est notamment présente à l’occasion d’événements festifs ou culinaires, aux environs de Paimpol et dans la région.

Comme pour toutes les fêtes des fruits de mer en Bretagne, le Coco de Paimpol a le droit à son moment. La Fête du Coco de Paimpol a donc lieu au mois d’août dans les communes de l’aire de production. Des concours de ramassage et d’écossage, des recettes, des dégustations, et de la vente de Cocos bien sûr !

Le Coco de Paimpol en cuisine

Un haricot sucré, fondant et nutritif

Avez-vous déjà goûté le Coco de Paimpol ? C’est un haricot à la texture fondante et non farineuse, ce qui le différencie des haricots plus classiques. En termes de saveur, il est délicatement sucré ! Les fins palais et les connaisseurs disent qu’il a un goût comparable à la noisette ou la châtaigne.

Outre son côté gustatif, les Cocos de Paimpol offrent des avantages nutritionnels. En effet, ils sont riches en protéines, en fibres, en vitamine B et en fer. De plus, ils sont pauvres en glucides. Ils sont donc très intéressants nutritivement et c’est un allié pour une alimentation équilibrée. En bref un produit délicieux et qui permet de faire du locavorisme, de privilégier le local !

Comment cuisiner le Coco Paimpolais ?

Pour finir, découvrons comment cuisiner les Cocos de Paimpol. Tout d’abord, il s’agira de vous en procurer. Les Cocos sont vendus dans leur gousse, couleur jaune paille marbré de violet. 1 kg de gousses donne environ 450g de grains. Le grain lui-même est blanc et légèrement plus petit que les haricots blancs plus classiques. Vous pouvez également trouver des barquettes contenant uniquement des grains, voire des sachets surgelés.

Ensuite, passons à la cuisson. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, bien que ce soit une légumineuse comme les pois chiches ou les haricots rouges, le Coco de Paimpol est un haricot demi-sec et n’a pas besoin d’être trempé avant sa cuisson. Il suffit de le faire cuire dans de l’eau salée pendant une bonne trentaine de minutes pour obtenir des grains fondants. Ils sont polyvalents et vous pouvez les utiliser dans une multitude de plats : soupes, salades, plats mijotés, chauds ou froids… Ils peuvent se marier avec de la viande ou du poisson. Bien sûr, ils peuvent aussi être utilisés pour le fameux cassoulet breton.

Alors, conquis par le Coco ? Bien qu’ils aient moins la cote que la Fraise de Plougastel, les Coco de Paimpol sont une spécialité du terroir et il est important de les connaître ! Pour varier des autres légumineuses ou simplement pour goûter, vous penserez aux haricots bretons la prochaine fois. Et d’ici votre prochain cassoulet, pourquoi ne pas découvrir un autre trésor des Côtes-d’Armor : la coquille Saint-Jacques de Saint-Quay-Portrieux ?

Originaire de St-Brieuc, je suis très attachée à la région Bretagne ! C'est pourquoi je suis aujourd'hui la social media manager de Port d'Attache. Enthousiaste et passionnée, je suis bien décidée à mettre du vent dans les voiles et garder le cap pour montrer les richesses de notre belle région !⛵️
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Rennes
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